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le vieux monde qui n'en finit pas
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29 décembre 2020

Le tango vs. Facebook

« Le tango, comme l’étreinte, [...] exige qu’on accole son corps à celui d’un étranger. Les deux corps-esprits s’engagent dans une relation provisoire qui se marque à la fois par une extrême intimité – sueur, contact, connaissance minutieuse du corps, des goûts et du style de l’autre –, et par le désir – celui de danser avec ce danseur plutôt qu’avec un autre. Cette danse est d’une extrême sophistication, et pourtant elle est fondée sur l’improvisation: c’est pourquoi elle réclame une connexion exceptionnelle. 

« De cette hospitalité mutuelle jaillit une œuvre d’art éphémère. Je crois que la passion pour le tango se répand depuis une vingtaine d’années sur toute la planète parce qu’elle fait contrepoids à notre nouvelle manière de vivre: l’existence numérique, contact désincarné qui nous enchaîne pendant de longues heures à la solitude d’un écran. Les relations amoureuses elles-mêmes se forment souvent par ce biais. Or à cette sociabilité incorporelle manque une dimension capitale, celle de la présence.

« Dans le tango, contrairement à l’exhibition mentale et visuelle que proposent les réseaux sociaux, à leur théâtralité qui maintient la distance, on épouse un corps dans sa singularité. À travers cette corporalité, c’est un esprit qui se donne intuitivement à percevoir. »

Belinda Cannone. [Propos recueillis par Nicolas Truong pour Le Monde]
Dernier ouvrage en date, Le nouveau nom de l’amour, Stock 2020.

acrobate

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Commentaires
H
Ah oui...que dire de plus...
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