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le vieux monde qui n'en finit pas
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15 novembre 2022

Rachel Carson 1

Rachel Carson (1907-1964), whistleblower avant la lettre

« Sommes-nous hypnotisés au point d’accepter le médiocre et le nocif, comme si nous avions perdu la force et la pénétration nécessaire pour exiger le bon ? Selon l’écologue Paul Shepard, pareil état d’esprit idéalise une situation où nous avons tout juste la bouche hors de l’eau, où le milieu naturel a presque atteint le maximum de corruption compatible avec la survie de l’homme. Pourquoi devrions-nous accepter d’absorber des poisons sous prétexte qu’ils ne sont pas tout à fait meurtriers, de vivre dans une ambiance pas tout à fait insupportable, de fréquenter des êtres pas tout à fait ennemis, d’entendre des bruits de moteurs pas tout à fait assez stridents pour nous rendre fous ? Qui donc voudrait vivre dans un monde dont la caractéristique est d’être "pas tout à fait mortel" ? Et c’est pourtant vers ce monde-là qu’on nous pousse. [...] Je ne prétends pas que les insecticides chimiques ne doivent jamais être utilisés. Ce que je soutiens, c’est que nous avons aveuglément placé des produits chimiques toxiques et dotés d’une puissante action biologique entre les mains de personnes largement ignorantes de leur puissance nocive. Nous avons placé des milliers de gens en contact avec ces poisons sans leur consentement, et souvent à leur insu. [...] Je prétends encore que nous avons laissé employer ces produits chimiques sans s’interroger outre mesure sur leurs effets sur le sol, sur l’eau, les animaux et les plantes sauvages, sur l’homme lui-même. Les générations à venir nous reprocheront probablement de ne pas nous êtres souciés davantage du sort futur du monde naturel, duquel dépend toute vie. » Rachel Carson, Printemps silencieux, 1962, trad. de l’anglais par Jean-François Gravrand et Baptiste Lanaspeze, Wildproject (2020).

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