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le vieux monde qui n'en finit pas
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26 avril 2023

Lectures pour tous : Vassili Grossman

« Il vit des milliers de gens s’en aller vers l’est. Les routes étaient occupées par des camions remplis d’hommes, de femmes, d’enfants souvent à peine vêtus qui se retournaient pour regarder le ciel. On voyait défiler des camions-citernes, des camions bâchés, des voitures. Des centaines de personnes marchaient le long de la route, dans le champ; certaines, épuisées, se posaient à même le sol, puis se relevaient, reprenaient leur marche. Bientôt, les yeux de Novikov cessèrent de distinguer l’expression des visages d’hommes et de femmes, de jeunes et de vieux qui poussaient landaus et charrettes, portaient baluchons et valises... Sa mémoire garda seulement quelques images extraordinaires. Un vieillard à barbe grise avec un enfant dans les bras, assis, les jambes dans le fossé, suivait des yeux avec résignation le mouvement des véhicules. Des aveugles en file indienne, reliés les uns aux autres par des serviettes, marchaient derrière leur guide, une femme âgée aux lunettes rondes avec des cheveux gris ébouriffés. Des garçons et des filles rangés par deux, en tricot de marin et foulard de pionnier, sans doute une colonie de vacances. » Vassili Grossman, Pour une juste cause, 1952, traduit du russe par Luba Jurgenson, Calmann-Lévy 2023.

grossman

Vassili Grossman, 1945

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