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le vieux monde qui n'en finit pas
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8 mars 2011

Journée de la

A Jean Boullet, pour lui changer les idées

Premier amour

Quand un homme aime une femme
D'abord, il la prend sur ses genoux
Il a soin de relever sa robe
Pour ne pas abîmer son pantalon
Car une étoffe sur une étoffe
Ça use l'étoffe
Ensuite il vérifie avec sa langue
Si on lui a bien enlevé les amygdales
Sinon, en effet ce serait contagieux
Et puis, comme il faut occuper ses mains
Il cherche, aussi loin qu'il peut chercher
Il a vite fait de constater
La présence effective et réelle de la queue
D'une souris blanche tachée de sang
Et il tire, tendrement, sur la petite ficelle
Pour avaler le tampax.

Boris Vian, 10 mai 1947

~

magali
Magali Noël

 

(Merci Glaz)

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Commentaires
G
la science-fiction amoureuse, c'est les Martiens qui envahissent la Terre avec amour?
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V
Nom d'une chandelle verte ! Z'avez raison de supputer que Vian connaissait les tampons hygiéniques avant le commun des mortels. Mais les tampax de la marque Tampax existaient-ils déjà en 1947, même dans ces lointaines Amériques dont l'auteur de "J'irai cracher sur vos tombes" maîtrisait si bien la culture ? Il semblerait que non, puisque le Tampax, en tant que tel, n'existera qu'à partir de 1951. Il y a donc là un mystère bel et vrai, sans prendre Boris Vian pour un devin ni ma vessie pour votre lanterne.<br /> Boullet a été, au moins jusqu'au début des années 50, un des plus proches amis de Vian (c'est lui qui a peint le portrait figurant en couverture de la première édition des "Vies parallèles" en 10/18). Quand "J'irai cracher sur vos tombes" a été porté à la scène, c'est lui qui en a conçu le décor. Et c'est lui, aussi, qui a illustré de 15 dessins la deuxième édition du roman. Je n'ai pas la filmographie de Vian sous la main, mais il me semble que les deux potes ont également joué ensemble dans un film (une histoire de vampire, je crois, qui était un de ces courts métrages non professionnels, tous perdus aujourd'hui, dont certains amis de Vian s'étaient fait une spécialité).<br /> A part cela, mon cher Guilusque, je vais toujours bien quand j'ai de vos nouvelles et qu'elles sont bonnes. Aussi, rien ni personne ne m'empêchera de vous embrasser z'aussi.
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T
Merci cher Vison, pour toutes ces précisions.<br /> (De rien mon cher Guilusque, vous allez me dire, c'est un plaisir.)<br /> Ce que semblait suggérer Anita (et son humour ravageur) c'est que le tampax, de diou, existait bel et bien en Amérique en 1947. <br /> Comme nous refusons : <br /> un, l'idée que Vian était médium (et pourtant, nous l'aimons beaucoup), <br /> deux, d'essayer d'écrire l'histoire à rebours (sauf si on tient à avoir mal à tête), <br /> nous dirons ceci: <br /> Si Boris en parle en 1947, de ces tampons, c'est qu'ça existe. <br /> Si ça n'existe pas à Massy Palaiseau ni à Saint-Germain-des-Prés, c'est qu'ça existe au pays de Dos Passos, d'Ava Gardner et du maréchal Patton, dont Boris connaissait la culture sur le bout des doigts de pied. <br /> Dans ce cas, qu'y a-t-il d'extraordinaire dans cette affaire ?<br /> <br /> En revanche, tout ce qui touche à Boullet ne manque pas de me fasciner, depuis que vous me parlâtes de lui, cher Rabi, il y a un an ou deux. J'ignorais d'ailleurs, avant de retomber avant-hier sur ce poème (précisément dans le 10/18 que vous citez), qu'il fût l'ami de Boris.<br /> <br /> Poste Scriptum. Procter & Gamble, ce n'est pas exactement "l'industrie pharmaceutique". Plutôt le roi du détergent le plus polluant (Tide, Ariel, Dash, Bonux, Mr Propre), du bricolage (Duracell, Gillette, Fluocaril pour tous émaux) et bien entendu de l'hygiène externe et interne (Pampers, Tampax). <br /> <br /> Je vous embrasse, cher Vison. J'espère que vous allez bien, à part cela.
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V
Allons dans nos bibliothèques respectives et prenons-y, si vous le voulez bien, le volume n° 517 de la collection 10/18. Sous le titre de "Cantilènes en gelée", le livre (toujours disponible, ce me semble, dans les bonnes librairies) regroupe tous les poèmes de Boris Vian. Ouvrons-le à la page 69 (comme par hasard). Qu'y découvrons-nous ? Eh oui, ce "Premier Amour", bel et bien daté du 10 mai 1947... et publié pour la première fois (dans le recueil déjà intitulé "Cantilènes en gelée") en 1949, c'est-à-dire deux ans avant l'apparition de la marque Tampax.<br /> Le fait que MM. Procter et Gamble aient expérimenté leur tampon hygiénique dès le début du siècle précédent, en Flandre ou n'importe où, ne change rien à l'affaire : le Tampax (avec une majuscule) n'existait pas à l'époque où Vian a écrit son poème, et le tampax (sans majuscule) non plus. Il y a là un mystère qui m'a toujours profondément troublé, et auquel aucune biographie de Vian ne fait allusion.<br /> Y avait-il déjà des tampons hygiéniques en 1947 ? Les désignait-on, dans les milieux bien informés, sous le diminutif familier de "tampax", qu'aurait ensuite récupéré l'industrie pharmaceutique ? Ce n'est pas impossible. Mais il est très curieux que Vian ait utilisé un substantif inconnu de presque tout le monde. Je sais bien qu'il ne s'adressait pas au grand public (la première édition de son recueil, la seule parue de son vivant, ne fut d'ailleurs tirée qu'à 200 exemplaires), mais je suppose qu'il devait tout de même s'efforcer d'être compris de ses lecteurs !<br /> Une autre curiosité du poème est sa dédicace à Jean Boullet (oui, oui, il s'agit bien du Jean Boullet qui allait, l'un des premiers, militer pour la reconnaissance du fantastique en tant que genre cinématographique majeur). Boullet était - et ne s'en cachait pas -pédé comme un régiment de phoques. Lui dédier une ode aux ragnagnas ne manquait pas, si j'ose dire, de saveur...<br /> Tiens, encore une petite précision pour la route. On lit quelques belles conneries dans l'appareil critique des deux volumes d'"OEuvres romanesques complètes" récemment parus en Pléiade sous la direction d'un certain Marc Lapprand. Notamment celle-ci (dont je n'ai ni le courage ni le temps de rechercher la référence précise) : Boullet aurait illustré "Barnum's Digest", le premier recueil poétique de Vian. En fait, c'est exactement le contraire : Boullet a d'abord exécuté les dessins, et Vian a "illustré" chacun d'eux d'un poème. Le titre complet de la plaquette, si facétieux soit-il, est d'ailleurs explicite : "Barnum's Digest, 10 monstres fabriqués par Jean Boullet et traduits de l'américain par Boris Vian". Tout cela est fort bien expliqué par Noël Arnaud dans sa préface aux "Cantilènes en gelée" version 10/18 : les poèmes de Vian "vont soutenir une série de dessins de Jean Boullet", et non l'inverse.<br /> Ce qui, soit dit en passant, ne nous avance à rien en matière de tampax.
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A
Pas de coquille. Le poème date de 1947.<br /> Où voulez-vous en venir, l'ami ? <br /> Science-fiction amoureuse, kezako ?<br /> Vous n'ignorez pas que Procter & Gamble expérimenta son produit phare dans la Flandre belge dès la première moitié du dix-neuvième siècle, époque à laquelle Boris fit ses humanités à Gent avant d'émigrer pour le Colorado, où les femmes aimées usaient de souris blanches depuis belle lurette. En outre, l'absence de majuscule au tampax du poème n'est-elle pas une puce à votre oreille ?<br /> Bref, où voulez-vous en venir ? <br /> (La réponse à vos questions doit se trouver dans une des huit biographies de Vian disponibles dans toutes les librairies en ligne.)
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