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le vieux monde qui n'en finit pas
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30 novembre 2023

Henry Kissinger (1923-2023), homme de lettres

« Il était question, en 1974, que celui qui était pour les sondages "l’homme le plus admiré d’Amérique" se présente comme candidat républicain aux élections présidentielles de 1976. Mon idée aurait pu se définir comme de la "politique-fiction", un nouveau genre de roman d’anticipation, mais elle avait une dimension poétique qui me semblait en faire tout le charme. Si tout le monde béait d’admiration devant Henry Kissinger, il faut dire les choses comme elles sont, c’est que c’était un salaud. J’avais donc pensé que ce serait bien d’imaginer que, au moment même de son élection triomphale en 1976, Henry serait touché par la grâce et deviendrait d’un seul coup le héros de la paix entre les peuples, l’ami du tiers-monde, le bienfaiteur de l’humanité... » Maurice Girodias, dans sa préface.

Coordonné par Girodias, Président Kissinger (disponible en français chez Tristram dans une traduction de Jean-Paul Mourlon, mais toujours interdit aux États-Unis d’Amérique) est écrit par Monroe Rosenthal, Don Munson, Marco Vassi, Susan Wasserman et Maurice Girodias en personne. Rosenthal et Munson étaient deux écrivains amateurs, Vassi un ancien auteur érotique de Olympia Press [Une des boîtes de Girodias, créée à Paris en 1953, dans laquelle ce dernier publia en français Henry Miller, Sade, Beckett, Lolita de Nabokov, Trocchi et nombre de livres cochons], Wasserman était la femme de son avocat.

Si vous lisez les journaux, vous savez peut-être que le « salaud » est mort hier à l’âge de cent ans et quelques mois. Les lecteurs américains pourront peut-être, bientôt, lire Président Kissinger dans sa langue d’origine. C’est ainsi que le malheur de l’un fait parfois le bonheur des autres.  

kissinger1

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Commentaires
G
Merci pour cette précision, Bibi, j'ignorais l'existence de cet ouvrage.<br /> <br /> Cela dit, le premier tom des mémoires de Girodias est une réédition : il était déjà paru au début des années 70 sous le titre « Une journée sur la Terre » (désolé, je n'ai aucun de ces bouquins sous la main, ils sont en cartons loin de chez moi).<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne sais plus comment j'avais appris que Girodias était mort victime d'un infarctus lors d'un entretien en direct sur Radio J à l'occasion de la publication des deux tomes par La Différence, mais il me semble que la même source mentionnait qu'il avait bel et bien entamé la rédaction du troisième volume (après l'épisode de sa boîte "La Grande Séverine", donc, si mes souvenirs sont bons) et aussi que ces feuillets ont paru de façon posthume dans je ne sais plus quelle revue (que je dois avoir quelque part, là encore…)
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B
Addendum à l’erratum : en mai 1990 (date de l’achevé d’imprimer), lorsque les Éditions de la Différence ont sorti «Une journée sur la Terre» (titre donné à ses Mémoires par Maurice Girodias) en deux épais volumes («L’Arrivée», 460 pages, et «Les Jardins d’Éros», 544 pages), un troisième tome, prétendument «en préparation», était annoncé : «Le Futur perpétuel». Il n’allait jamais paraître, et probablement Girodias n’eut-il même pas le temps d’en écrire la moindre ligne avant de mourir, le 3 juillet de la même année.<br /> <br /> «Une journée sur la Terre» n’en a pas moins eu une suite, également autobiographique, parue presque immédiatement (en septembre 1990) chez le même éditeur, dans le même format et la même présentation. Mais il s’agissait cette fois d’un mince opuscule de 110 pages. «Ce texte a été écrit entre 1974 et 1976. Il a été revu par l’auteur en juin 1990, juste avant sa mort», était-il précisé.<br /> <br /> [Face à la page de titre, la traditionnelle liste des ouvrages du même auteur chez le même éditeur ne se limitait pas tout à fait aux deux volumes d’«Une journée sur la Terre» : un roman, «La Louve de Cathares», était annoncé «à paraître».]<br /> <br /> Détail piquant, cette sorte de complément aux Mémoires était, en guise de préface, précédé d’un petit bidule assez vertigineusement cucul-la-praline, intitulé «Girodias, l’insoumis» et signé... Philippe Sollers !<br /> <br /> Le texte de Girodias, lui, portait un titre qui en résumait le sujet tout entier : «L’Affaire Kissinger» – pas moins !
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G
Erratum, Charles : La remarquable maison d'édition Olympia Press — que Girodias fonda au lendemain de la Seconde guerre mondiale après avoir dû céder, pour d'obscurs motifs, les Éditions du Chêne à l'empire Hachette — ne publiait que des livres en ANGLAIS, ce qui permettait d'échapper à la loi de 1949 et à la pointilleuse censure française, qui ne s'appliquait qu'aux textes dans la langue de Molière.<br /> <br /> <br /> <br /> D'où la profusion d'érotiques (de qualité, pas des trucs pour sex-shops), destinés aux GI's stationnés en RFA, et l'opportunité de devenir le premier éditeur du "Lolita" de Nabokov, refusé par toutes les maisons d'édition amerloques vu le caractère sulfureux du récit.<br /> <br /> Ce curieux zigoto de Girodias raconte tout cela dans ses mémoires, passionnants, parus en deux tomes aux éditions de La Différence.
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