La vie de Chateau, c'est déjà du passé
René Chateau fut le complice discret mais indispensable de nombre d’entre nous, à l’ère où laser-disc et DVD n’existaient pas (pas plus que le streaming et toutes les sortes de téléchargements), où les ciné-clubs télé dignes de ce nom se comptaient sur les doigts d’une demi-main, où cinéphilie n’était pas un gros mot, où l’amour du cinéma (populaire ou d’auteur, comme s’il y avait une différence ?) se passait bien du soutien de l’université... Editeur inspiré, Chateau était copain comme cochon avec tout ce qui comptait dans le cinéma français et autour, de José Bénazéraf à Gérard Blain, de Jacques Lanzmann à Brigitte Lahaie, de Jess Franco à Gérard Lebovici, des patrons de grosses boîtes à, bien sûr, Jean-Paul Belmondo (dont il fut longtemps l’alter ego et au service duquel il mit son génie de la communication). Il n’évita pas toujours les embrouilles, ce qui ne l’empêcha pas d’édifier, grâce à ses collections de VHS et à quelques salles de cinéma, un véritable empire. Il a tout de même cassé sa pipe ces jours-ci, dans le golfe de Saint-Tropez nous disent ses proches. Il avait quatre-vingt-deux ans. Voilà un sacré résumé. Si vous voulez en savoir plus sur la vie de Chateau, dirigez-vous vers le long et passionnant reportage que publia Frédéric Bénudis il y a une douzaine d'années dans Vanity Fair : René Chateau, le Marginal.