Silenzio, imbecille !
"Con la morte di Dino Risi l'Italia perde una parte nobile e vitale della sua cinematografia e della sua cultura. Risi è stato osservatore e cronista attento dei pregi e dei difetti, dei vizi e delle virtù del nostro popolo. I suoi lavori non sono solo film, sono pagine di un minuzioso lavoro di un amatore del mondo e del proprio Paese".
Gianni Alemanno est un fasciste accompli, aucun préfixe (ex, néo, crypto) n'y changera rien. Ce haut responsable du MSI et de l'Alliance nationale, secrétaire national du Front de la Jeunesse, ne consentit que très récemment à "modérer ses positions" (comme l'écrit si délicatement Le Figaro) et à rallier Berlusconi, ce qui lui vaut aujourd'hui d'occuper le fauteuil du maire de Rome.
Son éloge funèbre de l'auteur de la Marche sur Rome, du Fou de guerre, de Au nom du peuple italien et contempteur du "Regime" mussolinien ne manque pas de piquant. Je parie que cette incongruité passera comme une lettre à la poste, que nos journaux éplorés finiront par admettre que les voyous qui gouvernent l'Italie sont des gens cultivés et bien élevés, suggérant que dans le deuil on peut prêter son mouchoir à n'importe qui et que cette "comédie à l'italienne" dont Risi fut un des champions, fut un genre décidément consensuel et apolitique.
Il n'en est rien, évidemment. Suffit de revoir Una vita difficile, les Monstres ou Parfum de femme pour s'en rendre compte.
Dino Risi n'était pas de tes amis, Alemanno.
Et nous - que les films de ce type généreux et cruel (ce n'est pas pour rien qu'on le comparait à Billy Wilder) ont fait pendant quarante ans rigoler et se tamponner les mirettes -, nous ne voulons pas partager nos souvenirs avec toi.
Alors tais-toi.