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29 juin 2008

Tout va bien, braves gens, rendormez-vous

Lu dans le journal (suite)

Toutvabien

Bucarest. Le Sénat roumain entend mettre fin aux mauvaises nouvelles dont, selon lui, les médias débordent. Une proposition de loi votée à l'unanimité, mercredi 25 juin, oblige ces derniers à diffuser 50% d'informations positives pour éviter "l'extraordinaire nocivité des informations négatives et leurs effets irréversibles sur la santé et sur la vie des gens". "Les programmes d'actualité des télévisions et des radios devraient, dans la même proportion, contenir des informations positives et négatives", stipule la proposition de loi rédigée par les représentants du Parti libéral de gouvernement et du parti extrémiste Romania Mare (la Grande Roumanie). Ce texte se propose d'améliorer le climat général et d'offrir au public des "perceptions équilibrées de la vie quotidienne, psychiquement et émotionnellement".

Ce programme devrait être validé par le Conseil national de l'audiovisuel (CNA), que les sénateurs ont investi du pouvoir de décider ce qui sera, à l'avenir, une bonne ou une mauvaise nouvelle. Mais le CNA a aussitôt critiqué cette nouvelle législation. "Une actualité est une actualité, elle n'est ni positive ni négative, elle reflète tout simplement la réalité", a déclaré Rasvan Popescu, son président.

L'association Reporters sans frontières (RSF) s'est solidarisée avec les journalistes roumains qui se montrent à la fois critiques et amusés par cette étrange initiative législative. "Ce projet de loi est tout simplement inacceptable pour un pays membre de l'Union européenne, affirme le communiqué de RSF. Seuls des Etats comme la Chine ou la Corée du Nord se dotent encore de ce type de législation rétrograde et anachronique, totalement subjective et vide de sens. Nous demandons au président Traian Basescu de ne pas cautionner un texte si manifestement incompatible avec les standards européens auxquels la Roumanie a souscrit en 2007."

"Ceaucescu TV", titrait le quotidien Ziua pour résumer cette tentative de retour à "l'âge d'or" prôné par feu le Conducator. Adrian Paunescu, sénateur social-démocrate et ancien chantre du dictateur Nicolae CeauCescu, qui dirige la commission culture du Sénat, a soutenu la proposition de loi. Pour plaider leur cause, ses initiateurs ont cité l'exemple des soldats américains emprisonnés en Corée du Nord et qui seraient morts, selon eux, à cause des mauvaises nouvelles que la télévision coréenne leur faisait écouter. Les médias roumains ont rappelé aux sénateurs que la Roumanie n'était pas la Corée du Nord.

toutvabien3

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