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le vieux monde qui n'en finit pas
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3 octobre 2011

Mouëllic, improvisation, trois : Ferran, Hymas, Rivers

Les 14, 15, 16 et 17 décembre 1998, Sam Rivers (saxophones et flûte) et Tony Hymas (piano) enregistrent un disque produit par Jean Rochard, au studio d'Ocoee en Floride. C'est le troisième disque sur lequel ils figurent ensemble, mais c'est la première fois qu'il s'agit d'un duo. Produit par Agat Films et La Sept Arte, Quatre jours à Ocoee est réalisé par Pascale Ferran avec une équipe réduite de trois personnes (Katell Djian, cadreuse; Jean-Jacques Ferran, preneur de son; Eric Thomas, perchman). 

« Quatre jours à Ocoee est autant un film sur le jazz que sur une certaine idée du cinéma: deux types de création tentent d’exister ensemble, deux types de création qui au-delà de leurs points communs affirment aussi leurs différences. Musique et cinéma, bien sûr, mais peut-être serait-il plus juste de parler de jazz et de documentaire, ou mieux encore, d’improvisation musicale et d’improvisation cinématographique. Dans les deux cas, il faut parfaitement maitriser la technique. Les grands improvisateurs sont d’abord de grands techniciens, ce qui est évident pour [Tony] Hymans et [Sam] Rivers autant que pour Pascale Ferran et son équipe. Il faut savoir aussi renoncer à la perfection, accepter le tremblement de la main, les phrasés moins aboutis, les plans mal cadrés ou flous, voire l’absence cruelle d’une séquence: quand les deux musiciens sont tombés dans les bras l’un de l’autre à la fin du quatrième jour et entrés ainsi pour la première fois en contact physiquement, les batteries des deux caméras ont cédé en même temps. Ferran a pensé alors renoncer au film, avant d’accepter ce coup du sort comme un signe: Quatre jours à Ocoee n’avait pas besoin de cette séquence. "La musique, dit Pascale Ferran, c’est une quête, une chose que j’ai l’impression de ne pas comprendre. Mais c’est pour moi l’art le plus proche du cinéma. Le cinéma n’a rien à voir avec la peinture, très peu avec la littérature. Un film peut être filmé avec les pieds, mais si un temps s’invente, si le rythme est juste, c’est peut-être un bon film. Depuis Petits Arrangements avec les morts, c’est évident pour moi que le cinéma c’est de la musique."»

Gilles Mouëllic, Improviser le cinéma, Yellow Now, 2011.

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