littérature

« La lettre d’avertissement arriva le lundi, la bombe le mercredi. Ce fut une semaine chargée. » Eric Ambler, Le brochet, 1981, traduit de l’anglais par Rosine Fitzgerald et Richard Matas, Jean-Claude Lattès.

Festival du Livre de Paris, avril 2023.

« En sortant de chez elle, relativement fou de rage, regrettant d’avoir plus ou moins cessé de fumer, je décide d’aller voir Barbara dans la foulée pour lui annoncer la bonne nouvelle. Dans un film, le type serait en train de cogner des deux poings sur son volant en braillant. Il n’est pas très tard, le soleil s’est à peine couché, les gens sont sortis des bureaux et déambulent sur les trottoirs, devant les vitrines, en pleine conversation avec leur téléphone. On ne sait pas où ils sont exactement, dans quelle ville, dans quel... [Lire la suite]

La bibliothèque Starfield. Envoi de Jacques et Maya, en voyage à Séoul.

Dans un article publié par Le Monde diplomatique, Hélène Ling et Inès Sol Salas montrent comment le marché passe l’édition à la moulinette des cases, des marques, des territoires aisément identifiables par le consommateur/lecteur (et le libraire) et de la récupération, au profit de quelques groupes économiques, de l'industrie du divertissement et d’une poignée de vedettes. [Bel exemple, le plan de carrière de Virginie Despentes. « Identifiée comme punk et dissidente, [elle] participe en 2013 à un recueil de publi-nouvelles, La... [Lire la suite]

Où l’on découvre, avec un peu de retard, cette charrette d’entretiens tous azimuts avec Jean-Patrick Manchette (1942-1995). Toute ma gratitude va à Nicolas Le Flahec (responsable de cette édition) et Doug Headline [Manchette Jr.] (sélection des textes) qui ont eu la gentillesse de m’y faire une petite place. Une place importante, plutôt: l’entretien que j’ai réalisé avec Manchette pour le magazine éphémère belge Ice Crim’s est en effet un des plus copieux de l’ensemble. Les nostalgiques de la LCR et les autres pourront s’assurer que... [Lire la suite]

Deborah Kerr, actrice et danseuse britannique (1921-2007) Merci Thierry

« Giolitti est vieux. Il est même plus vieux que toi. Cette guerre se fera. L’Italie fera la guerre à l’Autriche. Or l’Italie je la connais à peine, et l’Autriche je ne la connais pas du tout. Je ne veux donc pas la faire. S’ils sont fous, moi je ne le suis pas. Pour ne pas être mêlé à cette folie, je suis prêt à tout, y compris à passer pour fou. [... ] Le village ? Mis à part le fait que je me fous de ce que pourra dire le village, ceux qui seront bientôt crevés, comme les bons vivants et leurs fils ou petits-fils,... [Lire la suite]

Si c’est toi le peigne culPeigne, peigne en silenceAccumule tes écusEmplis-toi la panse Si c’est toi le peigne culRecouds tes galons de laineCaporal ou premier jusTu as mauvaise haleine Mais c’est toi le peigne culEn dolman rouge ou en soutaneVentru cocu poiluPortant képi ou bonnet d’âne Mais c’est bien toi le peigne culHabillant les encaisseurs à ton imageEt les juges en bonnet pointuEt ton peigne pour tout bagage Robert Desnos, 9/6/36, Poèmes de minuit inédits 1936-1940, Seghers 2023.  

« La forêt est un mur vivant, quand tu le traverses tu n’en reviens jamais, un monde de nuit, de pluie, d’animaux furtifs, de jaguars et de pumas, de tapirs et de cerfs, un monde d’insectes, garrapatas, tiques, chinches, punaises, coloradillas, aoûtats, moustiques et moucherons, le monde des tama echarra, des vipères fer-de-lance, rapides comme des anguilles, les inkas, les timides vampires qui viennent mordiller le coude des enfants endormis. Les tamanduas, les fourmiliers à deux doigts, somnolents, les yarrés, les singes... [Lire la suite]